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janvier 20, 2025
Une promesse est une dette (2 septembre 2010)
Hier soir, nous avons terminé la préparation des sacs d'école qui seront distribués ultérieurement à Socarti, Nyarumanga et chez les protégés de Jocelyne. Tout ce matériel occupe présentement trois pièces de la maison de Duke et Jocelyne. Nous avons enfin nettoyé la grande salle familiale qui sert, depuis le tout début, de quartier général à "Mon Sac d'Ecole". Il faut une grande générosité et une confiance indéfectible au projet pour accepter d'être envahis ainsi pendant près d'un mois. Et les enfants de la famille, à l’exemple de leurs parents, participent activement au travail. Tous ont la ferme conviction que ce n'est que par la scolarisation des jeunes que le changement des mentalités s'effectuera. Ainsi, on espère éviter les bains de sang qu'a connus le pays dans les dernières décennies.Mais on sent toujours que la situation est encore fragile.On est resté profondément marqué et on craint toujours pour demain. Le soir venu, on doit, à plusieurs reprises, s'arrêter à des barrages de barbelés déroulés sur la route pour que les policiers vérifient nos identités et inspectent la voiture. Certains sont très zélés, un peu trop même si l'on comprend bien qu'un léger pourboire pourrait abréger ces vérifications. On veut nous protéger contre les possibles rebelles qui pourraient vouloir reprendre le métier.
C'est vrai que le contraste entre le dénuement des plus démunis et l'opulence de certains pourrait expliquer de telles situations. Les gens sont, en général, mal payés. Mais il y a aussi et surtout, comme dans plusieurs pays d'Afrique ou d'ailleurs, une démocratie à développer avec le souci constant du bien-être de la population. Comment atteindre un tel objectif lorsque, à tous les échelons, la magouille semble la clé du succès?
Une lueur brille toutefois et donne espoir quand on rencontre des gens plus aisés mettant à profit leur savoir, leurs biens et leur temps au service des plus indigents. C'est chez ces derniers que nous avons abouti en suivant Corinne au Burundi.
On nous demande très souvent nos impressions sur le pays et ses habitants. On cherche à connaître nos réactions sur tout. Ces gens, très discrets, qui ont connu des années de guerre apprécieraient qu'on ne les mette pas tous dans la même marmite.
On se taquine souvent.Ils nous disent que lorsqu'ils étaient tout petits, ils craignaient d'être dévorés par les «ABAZUNGU», les blancs. Nous leur répondons que, comme dans «Tintin au Congo», nous, on croyait qu'ils étaient pour nous faire cuire dans un grand chaudron avant de nous dévorer. Ils nous ripostent: « Nous, au moins, on ne vous mangeait tout crus. »
«Allez-vous revenir au Burundi?» Question si souvent reprise... En réfléchissant à la réponse... on se rappelle cette maxime que les jeunes Kay Laura et Thatien nous répètent sans cesse: «Une Promesse est une Dette»
Michel et Daniel